Cette somme de petites choses...

Yoann Le Chapelain

Cinquième journée de championnat, les Maohis (septième) reçoivent les Artzak d'Anglet (troisième) à Roger Vincent. Séparés uniquement par deux petits points, l'enjeu du soir est double pour Pessac : Primo rester au contact du groupe de tête ou tout au moins limiter l'écart que creusent Tarbes-Pau et St Médard, secundo relancer le groupe qui reste sur deux défaites de rang justement face aux derniers cités.

 

Ce qui fait, entre autre, le charme de ce sport c'est sa vitesse. On ne saurait donc trop conseiller les gens : « Arrivez à l'heure pour ne rien manquer d'un match ! ». Moins d'une minute de jeu et Florian Toulouse ouvre la marque pour Anglet : Les premiers blocs se sont fait face au coup d'envoi, premier shift très très moyennement négocié par les Maohis et dont Le Guehennec profite pour lancer un débordement bande droite. D. Riffaud tente bien de contenir le basque en attendant le support de ses coéquipiers mais ce sont ceux de Le Guehennec les plus prompts et Toulouse reçoit son premier palet au poteau opposé pour ouvrir le score, 0-1.

Le départ est mauvais certes mais Pessac se remobilise et revient au score grâce à D. Riffaud qui score en contournant la cage Artzak. La défense et le gardien ont collé le poteau droit sur la descente de l'attaquant Maohis mais c'est à l'opposé que ça se conclut, 1-1. On jouait alors en 3 vs 3 et si Dessis avait échoué sur Verdois revenu à la cage de Pessac, le contre Maohis a fait mouche.

L'Artzak s'est distinguée jusqu'ici par de grandes relances pour trouver la vitesse de son attaque mais la remonté du bloc pessacais et la pression haute qu'il impose les oblige à poser plus leurs lancements. Anglet se met à la faute et permet au jeu de puissance Maohis de se mettre en place. C'est du classique mais c'est dans la simplicité que Pessac se retrouve et passe devant sur un bon travail de mise en place et un lancer de Lesur ras le parquet de la tête du rond droit de la défense Angloye, 2-1.

Le jeu se densifie, les duels prennent place dans les bandes et chaque bloc prend la mesure de son vis-à-vis pour le contenir et contre-attaquer. La méthode « posée » de l'Artzak ne dure qu'un temps qui repart vite sur le mode « avaleurs d'espaces » pour profiter des largesses de la défense Maohis. Largesse fatale. Si sur une première pique de Forestier le portier Verdois s'impose bien, il s'incline sur la vague suivante sur le même type d'action conclue cette fois ci par Le Guehennec qui le prend à contre-pied, 2-2.

La fin de cette mi-temps est pour les visiteurs qui réussissent à exploiter chacune de leurs actions, reprendre un peu de terrain et basculer en tête à la pause. C'est tout d'abord Dessis qui en contrant Y. Le Chapelain tentant de remonter le palet bande gauche envoie Toulouse sur son aile tromper Verdois d'un lancer rapide, 2-3. L’Artzak fera fructifier son avantage grâce à l'animation offensive qu'apportent Le Guehennec et Forestier et un Florian Toulouse encore à la conclusion, 2-4.

 

Les Maohis qui sont bien revenus dans le match après un départ fébrile ont montré de belles choses. Malheureusement, la concession d'un but rapide et quelques égarements défensifs ont maintenu l'Artzak à flot et ces deux toutes petites choses permettent aux Angloys de finir en tête une période qui, bien que riche en buts, a surtout été marquée par l'intensité des duels qu'il faut gagner. A ce jeu les blocs se sont neutralisés même si l'aisance de Pessac dans ce domaine reste à souligner.

 

Eliot ArdouinAutant le match a démarré fort autant la seconde période part sur une base plus calme...enfin deux minutes, pas plus, parce qu'ensuite les pessacais lancent la poursuite pour revenir à la marque. Beguery est revenu au filet pour les Maohis et montre que sa qualité de back-up n'est qu'un titre honorifique. Ses premiers gestes sont emprunts de réflexes rapides et sûrs ce qui permet à l'équipe de se concentrer sur l'abordage à mener pour rester au contact d'Anglet.

Le salut arrive à nouveau par le jeu de puissance. Barrere est au four et au moulin tant les Lesur, Riffaud et Rambelo prennent les lancers face à un trio Artzak souvent dézoné mais si le portier résiste bien, il doit aussi son salut au manque de cadrage des lancers de ses adversaires. Mais l'abnégation paye et c'est D. Riffaud qui conclut de son aile droite un énième mouvement. La frappe est lourde et transperce le gardien pour agiter les filets, 3-4,

Comme si c'était encore possible, le rythme augmente. L'engagement, la vitesse tout est réuni pour offrir un spectacle de très belle facture. Anglet tient tête et se réfugie un temps dans un jeu axé sur les bases, simple et sans fioriture pour se donner de l'air et porter le danger sur la cage adverse. Aragon et Ravix sont les fers de lance de l'attaque sur cette mi-temps mais au final les palets qu'ils peuvent offrir aux Toulouse, Izquierdo ou Forestier connaissent tous le même sort à savoir soit un détournement des jambières soit une mitaine ferme de Beguery.

Mais au jeu des occasions manquées, Pessac reste devant d'une tête. Autre petite chose qu'il aura manqué ce soir, la capacité à attraper le cadre de façon régulière, chose dommageable car si les Maohis ont l'avantage territorial il n'est pas convertit au compteur but et ils courent toujours après la marque alors que la pendule tourne.

On ne tombera pas dans l'excès inverse de dire que rien n'est cadré non. Il faut laisser du crédit aux joueurs et à Barrere dans sa cage qui réalise lui aussi des arrêts fermes sur les lourdes frappes pessacaises. Et même s'il est battu, c'est à ce moment du match que la barre transversale (la mythique) fait son entrée en scène. Yoann Le Chapelain avait fait le plus dur après beaucoup de patinage en offensive, trouver un angle de tir et en profiter. Le slap part, heurte le montant et sort alors que Coste ne peut profiter du rebond...Anglet a vu l'orage passer et souffle de ne pas être repris sur une grosse domination adverse.

Et s'il est une chose que l'on doit accorder à Anglet, c'est ce flegme presque britannique dans leur conduite du match. Ils n'ont quasiment pas varié d'un iota de leur système d'origine, n'ont fait montre d'aucune précipitation, d'aucun affolement dans ce temps « dur » pour leur système de défense et presque affiché (du moins de notre point de vue) une sérénité imperturbable.

C'est ainsi qu'ils mènent sporadiquement mais toujours aussi intensément leurs attaques. Relâchement coupable, perte d'influx suite à la grosse débauche d'énergie pour combler le retard ? Toujours est-il que c'est l'Artzak la plus réaliste sur ce match. Izquierdo est à l'enclave de Beguery et on ne peut pas dire qu'il soit trop dérangé par la défense adverse. Le gardien ne voit rien du déboulé de Le Guehennec sur son côté droit qui lui non plus n'a pas rencontré grande résistance sur sa remontée et vient pousser la rondelle dans la mêlée qui se forme tardivement sur la cage pessacaise, 3-5 alors qu'on aborde les cinq dernières minutes.

 Tiana Rambelo

Et ces cinq dernières minutes, elles sont longues pour l'Artzak. Pessac a planté la tente en offensive pour disputer ce qui ressemble à un powerplay à 4 vs 4. Anglet veut conserver son avantage et les Maohis doivent revenir. Un des points positifs du soir s'il en est, c'est la capacité à mettre l'adversaire à la faute. Pessac aura su le faire même si son collectif en jeu de puissance va l'abandonner sur la simple puis double supériorité de fin match condamnant du coup l'exploit que les supporteurs attendent.

Dessis aura donné de sa personne sur les deux dernières actions pour empêcher les ultimes tentatives Maohis mais au final Anglet s'impose 3-5 sur le parquet de Pessac.

Une deuxième mi-temps menée tambour battant par Pessac, un bloc d'Anglet qui ne rompt pas, un peu de maladresse côté Maohis sur la dernière passe ou le dernier geste, de l'opportunisme et du réalisme pour l'Artzak, au final ce match peut basculer d'un côté comme de l'autre mais si Pessac ne s'impose pas ce soir c'est sur les détails. Abstraction faite de ceux-là et vite corrigés la tendance s'inversera pour cette équipe et devrait retrouver une spirale positive dès le 7 décembre prochain face à Colomiers.

 

 

A Pessac, Anglet bat Pessac 5-3 (2-4 ; 1-1)


Arbitres : M.Knochen et Degrenne

Spectateurs : 91

Buts pour Pessac : 6’40 D.Riffaud (Rambelo), 13’01 Lesur (Rambelo), 31’16 D.Riffaud (Rambelo)

Buts pour Anglet : 0’57 Toulouse (Leguehennec), 16’51 Leguehennec (Jalinier), 20’55 Toulouse (Dessis), 22’56 Toulouse (Dessis), 43’34 Leguehennec (Jalinier)

Pénalités : 2’ contre Pessac,  10’ contre Anglet

Gardiens de but en jeu : Beguery puis Verdois (0’57) puis Beguery (25’00) pour Pessac, Barrère pour Anglet.

 


P.Villey (Crédits Photos: Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller)

 

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