Mathieu BegueryLe Pessac Meridian Time (PMT)

C'était une partie qui générait beaucoup d'attente (dont la principale était celle d'engranger enfin des points). Une partie où un groupe étoffé devait pouvoir prendre la mesure de son jeu et de concrétiser les efforts accomplis jusqu'ici et non récompensés. Mais le corps n'est rien sans l'esprit et c'est probablement le principal mal de cette équipe qui est peut-être elle-même son pire ennemi. A trop réfléchir et à trop douter...

A peine le palet lâché par l'arbitre la première tentative est pour Germond. C'est le play maker de cette équipe et il le démontre d'entrée de jeu même si Beguery est là pour parer l'assaut du Choletais. Carresse réplique pour Pessac par une infiltration plein axe entre G. Cadoret et Chapelier obligeant le portier des Orques, Théo Saintus, à la parade. Le ton est donné le match sera ouvert. D. Riffaud prend sa chance sans succès tandis que côté choletais, le duo JB Cadoret / Tronet ne concrétise pas un deux contre un et que Guilbaud trouve le poteau gauche de Beguery.

Les débats sont équilibrés dans les tentatives avec des schémas de jeux pourtant différents de chaque côté. Les blocs successifs pessacais bâtissent sur le collectif tandis que Cholet prône un système plus fondé sur les individualités en cherchant systématiquement Germond pour conduire le jeu. Même si les combinaisons utilisés sont différentes, la finalité reste la même : marquer. Les Maohis s'adaptent cependant bien et rapidement à chaque système et jouent des palets de relances dangereux où le seul bémol reste la dernière passe qui permettrait de prendre la tête du match au compteur. Alors Delançois prend sa chance seul, repiquant du coin droit de l'attaque il s'impose jusqu'à l'enclave et trompe Saintus pour s'adjuger le but, 1-0.

Jean DelançoisLa minute suivante il s'en faut de peu que Cochet ne double la mise et fasse le break si Saintus n'avait pas réussi cet arrêt en deux temps qui empêche les Orques de sombrer. La pression pessacaise est maintenue bloc après bloc et l'équipe ne concède en revanche que peu d'occasions à l'adversaire hormis quelques lancers excentrés qui s'ils sont cadrés ne présentent pas de gros danger pour Beguery toujours à l'affût. A cela Cholet tente d'y remédier en jouant plus près de la cage adverse, prend sa chance et c'est finalement G. Cadoret qui trouve la faille après un tour de cage pour égaliser, 1-1. Le temps fort est maintenant choletais, le rythme est monté et le jeu plus rapide. Les Orques saisissent maintenant chaque occasion d'aller jouer derrière le but de Beguery et il volera littéralement le tir sur réception de Germond pour tenter de faire passer les siens devant. Cela aurait pu être les Maohis sur l'attaque suivante, J. Riffaud, Le Chapelain et M. Rauscher combinent lancés en offensive mais se heurtent finalement au poteau puis au gardien sans pouvoir finaliser leur mouvement.

Comme souvent dans ces cas de partie équilibrées la différence se fait soit à la discipline soit par une individualité et c'est ici G. Cadoret qui endosse l'habit pour contrer rapidement sur l'aile gauche et venir ajuster Beguery, 1-2 à l'aube de la pause.

Tout à leur préoccupation de revenir rapidement dans le jeu les Maohis poussent. Carresse insiste, A. Rauscher maintient la pression initiée par ses attaquants mais Saintus tient bien et écarte les palets que ses défenseurs ne peuvent bloquer. Les tentatives pessacaises laissent les espaces aux Orques, espace dans lequel Germond s'engouffre en se défaisant de deux défenseurs sur le retour pour faire le break, 1-3.

Une occasion de supériorité pour Pessac est vite annulée pour jouer à trois contre trois et avec plus d'espace ce sont les Choletais qui tirent le mieux leur épingle du jeu et prenant trois longueurs d'avance en rentrant au vestiaire grâce à Coudriaud bien décalé par Germond, 1-4.

 

On repart sans économie pour les Pessacais et après moins d'une minute de jeu Cochet manque son échappée de justesse pour réduire la marque. Il montre cependant la voie et la rotation suivante voit l'unité de jeu de puissance entrer en scène. Le duo Le Chapelain-Carresse régule la vitesse de la rondelle tandis que D. Riffaud se positionne et prend les lancers à la cage, ça repousse et ça bataille jusqu'à trente secondes du terme de l'infériorité choletaise. Le Chapelain et Jean Delançois sont hyperactifs derrière le but visiteur, le premier fait une offrande au second qui ne se fait pas prier et marque d'une reprise rageuse, 2-4. Guilbaud essaie bien de refroidir les ardeurs Maohis en tentant un contre mais il butte sur Beguery.  Après les tentatives de B. et D. Riffaud, le lancer de Delançois touche le poteau (et à ce moment là, pendant un bref instant, je me suis demandé quelle vacherie les Maohis ont pu faire pour mériter une malédiction pareille parce qu'avec les résonances obtenues depuis le début de saison à chaque lancer connaissant ce sort il y a de quoi écrire une symphonie).

Baptiste BlockxBref, ça ne rentre pas et Pessac concède une pénalité aux Orques. C'est dans ces instants qu'on apprécie d'avoir un Beguery tel que celui qui évolue ce soir au filet. Il tient sa ligne, pare les lancers de G. Cadoret, repousse ceux de Germond et gagne ses duels dans l'enclave face à Lefort. A cet instant il tient son équipe et montre la voie à des Pessacais qui repartent de l'avant et jouent chez l'adversaire. L'engagement est gagné, Gbossou arme et lance au but où B. met la palette sur la route de la rondelle pour la dévier et tromper Saintus, 3-4. Avec un quart d'heure à jouer et la dynamique pour eux les Pessacais redoublent d'effort, trop parfois et cela amènent quelques (légitimes ?) pénalités qui cassent l'élan.

Cholet n'en demandait pas tant et non content de voir la vague mauve stopper prend sa chance pour remettre un break d'écart au tableau d'affichage. La première pénalité est la bonne pour Guilbaud qui réceptionne la passe de Germond, 3-5. Plus le choix pour Pessac : Il faut revenir impérativement maintenant pour se donner une chance de disputer les dernières minutes avec l'optique d'une victoire alors ça patine, joue et ne compte plus la débauche d'énergie. Les deux gardiens sont mis à contribution et tout comme Beguery avait tenu les siens en infériorité et dans les moments durs, c'est Saintus qui déboutent les espoirs pessacais coup sur coup. C'est d'abord Delançois qui voit son revers repoussé de la botte avant que le rebond de J. Riffaud ne soit stoppé dans la foulée. La frappe de ce dernier touche le poteau l'action suivante ce qui décide les Choletais à prendre un temps mort l'arrêt de jeu suivant pour une pénalité sifflée contre M. Rauscher histoire de tenter de faire tomber la pression.

Yoann Le ChapelainBien leur en prend car en dix secondes ils font fructifier leur capital et mettent maintenant trois longueurs entre eux et les Maohis, 3-6. Avec deux minutes à jouer, la messe semble dite d'autant que les jambes commencent à paraître bien lourdes. Mais Pessac lutte jusqu'au bout et Saintus aura le dernier mot sur un nouveau duel à disputer face à Le Chapelain. Ecoeurant devant son filet sur ces occasions pourtant toutes faites, le portier des Orques est pour beaucoup dans le succès des siens au bout de la partie, score final 3-6.

              

La prestation des Maohis ce soir n'est pas en soi de mauvaise facture non car les ressources sont là sans aucun doute, je dirais qu'elle souffre juste d'un "jet-lag" chronique qu'il faut régler très rapidement. Tirer de l'arrière à la mi-temps sur des matchs à leur portée n'est pas un luxe que peuvent s'offrir les Maohis de Cédric Luquet. Pour diverses raisons, ce scénario semble se répéter et la clé du cadenas empêchant l'accès au manuscrit qui déroule la même histoire depuis le début de saison ne peut-être à mon sens que dans les têtes des joueurs composant ce groupe. Tout comme il était impératif de prendre des points ce soir il faut maintenant se libérer pour gagner. La saison va être dure, on le sait, mais le répéter avant chaque match ne sert à rien. Une partie démarre à 0'0" pas à 25'00 (PMT).

 

Retrouvez les réactions des acteurs de la rencontre

Romain Germond - Capitaine de Cholet



Cédric Luquet - Coach de Pessac



Bapiste Blockx - Joueur de Pessac


 P. Villey (Crédits photos : Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller)

 

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